1. |
avertissement
00:32
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ELLES DISENT QU'ELLES ONT APPRIS À COMPTER SUR LEURS PROPRES FORCES. ELLES DISENT QU'ELLES SAVENT CE QU'ENSEMBLE ELLES SIGNIFIENT. ELLES DISENT QUE CELLES QUI REVENDIQUENT UN LANGAGE NOUVEAU APPRENNENT D'ABORD LA VIOLENCE. ELLES DISENT QUE CELLES QUI VEULENT TRANSFORMER LE MONDE S'EMPARENT AVANT TOUT DES FUSILS. ELLES DISENT QU'ELLES PARTENT DE ZÉRO. ELLES DISENT QUE C'EST UN NOUVEAU MONDE QUI COMMENCE.
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2. |
lettre à Cassie
05:20
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avale ses cendres cassie
pour aussi cracher les tiennes
à la télé ils vont t’adorer
des poussières et du vin
plongés dedans cette urne désolée
de faim ton défunt amant dévoré
oh cassie
ton corps est un musée
la nuit tu sors il est là
tu vois
les morts aussi savent danser
ton amour a goût de sable
oh cassie
il sera poussière dans tes boyaux
et le sel de tes larmes
allez, avale
la fine lame d’émail
de tes canines contre le sol
tu as bu ses cendres cassie
un accident mortuaire
allez, digère
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3. |
pour en finir
01:01
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4. |
Sand
08:42
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5. |
ballade pour le feu
06:10
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bientôt, ça sentira la cendre,
et l’odeur restera
le feu disséminera,
tout ce qu’il reste de vivant
nos peaux seront noircies
viendra le temps du feu
quand les chaleurs se répandront
sur les villes
après les étés
il faudra trouver
de nouveaux refuges pour attendre
quand les ventilateurs auront cramé,
et nous
étendus pour s’éteindre,
sur les cailloux fondus
et les cendres
viendra le temps du feu
j’érigerai un temple pour nos ruines,
trouverai une place au soleil
il neigera des morceaux de soleil,
et les astéroïdes
abandonneront le reste
il n’y aura plus de vent
des instruments à feu et à sang
crieront des bruits morts
viendra le temps du feu
qu’est-ce qu’on écoutera quand le ciel sera rouge ?
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6. |
correspondance
00:40
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souvent, je ne parle de moi que par gêne
des moments comme ça,
des moments comme maintenant
t'en rappelleras-tu ?
et si c’était le temps, la maladie ?
comme s’il fallait parfois se pencher pour continuer à vivre
vivre
un regard suffit
il me manquera
c’est drôle,
je ne ressens rien,
c’est la fin
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7. |
fait divers
06:41
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Laëtitia, j'avais douze ans
dans la coupure de journal
je t'ai vue tout découpée
dans la coupure de journal
les ballerines dans le fossé,
le scooter sur la chaussée
ton corps retrouvé
en LOIRE-ATLANTIQUE
ton corps tout découpé
en LOIRE-ATLANTIQUE
ton corps déchiré
ta tête, tes jambes
dans l'étang d'à côté
ton buste accroché
au parpaing d'à côté
Laëtitia, j'avais douze ans
dans la coupure de journal
Laëtitia dix-huit ans
dans la coupure de journal
LAËTITIA
LAËTITIA
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8. |
festin
08:30
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William dans la cabine
un magnifique festin
des machines
des mouches dans l'héroïne
de tes bras morts
tes bras
prends-les
prends-moi
William
tes sanglots me font peur
ta ligne
est si fine
et tu m'emmènes doucement
vers des orgies monstrueuses
William
l'insecticide dans tes veines
me mange le cœur
de remords sans peine
William
j'ai quelque chose à te dire
emmène-moi dans tes rêves
William
les orgies monstrueuses
et les enzymes
les chattes et les spirales
et rien
ne me dit que c'est mal
William
prends-moi dans tes rêves
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9. |
douche froide
03:37
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délivre-moi de toute cette mort
à l’éclat de tes yeux, j'explose
ô la jolie prose
ô la jolie prose des amoureux
j'ai faim, j'ai faim,
et ça me démange, dessous les yeux
j'ai faim et ça te dérange,
ça te rend malheureux
j'ai faim de te voir dormir comme un ange
dormir comme un ange,
jouir, comme un dieu
à cet instant dans le silence,
j'ai senti ton sourire
tes mots secrets pour moi seulement
sans toi, jamais
sans toi, jamais
il faut que je te voie, maintenant
tu ne seras jamais assez
je ne serai jamais rassasiée
tu ne souris pas, paré à virer
je te touche un peu, je veux vérifier
que tu es bien là,
plein et entier
on va bientôt se désintégrer
j'ai faim des lambeaux de nous
qu'on retrouvera après
j'ai faim, j'ai faim et ça me démange,
dessous les yeux
j'ai faim, et ça me dérange,
ça me rend malheureux
j'ai faim de te voir dormir comme un ange
dormir comme un ange,
jouir, comme un dieu
j'en ai marre des échanges
je ne sais pas compter jusqu'à deux
je veux ta peau pour linceul
ô la jolie peur d’être seule
je veux ta peau pour bâillon
qu'on en finisse, pour de bon
qu'on en finisse, pour de bon
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GRISÉLIDIS Nantes, France
duo-prose
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